Mois : mars 2020





Mardi 31 mars 2020, 5ème Semaine de Carême de la férie

Première lecture (Nb 21, 4-9)

En ces jours-là, les Hébreux quittèrent Hor-la-Montagne par la route de la mer des Roseaux en contournant le pays d’Édom. Mais en chemin, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie ! – Parole du Seigneur. 

Psaume (101 (102), 2-3, 16-18, 19-21)

Seigneur, entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu’à toi ! Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse ! Le jour où j’appelle, écoute-moi ; viens vite, réponds-moi ! Les nations craindront le nom du Seigneur, et tous les rois de la terre, sa gloire : quand le Seigneur rebâtira Sion, quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière. Que cela soit écrit pour l’âge à venir, et le peuple à nouveau créé chantera son Dieu :        « Des hauteurs, son sanctuaire, le Seigneur s’est penché ; du ciel, il regarde la terre pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir. » 

Évangile (Jn 8, 21-30)

En ce temps-là, Jésus disait aux Pharisiens : « Je m’en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller. » Les Juifs disaient : « Veut-il donc se donner la mort, puisqu’il dit : “Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller” ? » Il leur répondit : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. » Alors, ils lui demandaient : « Toi, qui es-tu ? » Jésus leur répondit : « Je n’ai pas cessé de vous le dire. À votre sujet, j’ai beaucoup à dire et à juger. D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité, et ce que j’ai entendu de lui, je le dis pour le monde. » Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Jésus leur déclara : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable. » Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. 

PETIT COMMENTAIRE

« Ne me cache pas ton Visage au jour de ma détresse » chante le psalmiste au Seigneur dans son épreuve. Souvent dans l’épreuve, nous éprouvons en plus du mal que nous subissons, de l’angoisse que nous ressentons, le sentiment d’être abandonné de Dieu. Ce sentiment conduit au désespoir et parfois à la colère et la révolte.

Que la prière du psalmiste devienne notre prière. Nous pourrons alors, comme les hébreux au désert tournaient leur regard vers le serpent de bronze élevé de terre pour être guéri, tourner notre regard vers Jésus en croix et découvrir ainsi que non seulement Dieu ne nous a pas abandonné, mais qu’il communie à nos souffrances : Il les éprouve avec nous. Il partage avec nous le sort des innocents qui sont atteints par le mal et qui en meurent.

De cette expérience nous tirons deux enseignements :

  • Pour être guéri de notre mal, il faut accepter de le regarder en face d’une part, et, d’autre part, accepter d’être remis en cause par le Seigneur qui nous reproche notre manque de foi en sa présence et en son souci de notre salut.
  • Jésus se révèle à nous comme le Dieu vivant : « Je Suis ». « Je suis » est le nom de Dieu révélé à Moïse quand il demande au buisson ardent à Celui qui vient sauver son peuple : « quel est Ton Nom ? » (Voir Exode 3-4). Le Seigneur nous sauve en traversant avec l’épreuve de l’injustice, de la violence subie, de la mort inévitable.

Sa présence nous sauve, mais serons-nous la voir et la reconnaître aujourd’hui ? Saurons-nous nous tourner vers la Christ en Croix, où le Seigneur nous dévoile le Visage de Dieu : un Visage qui nous dit que le Seigneur est Amour (Jésus est l’envoyé du Père venu répandre l’Esprit-Saint dans le monde) et qu’aimer pour Dieu c’est donner Sa Vie à ceux que l’on aime (Jésus dira : « personne ne prend ma vie, c’est moi qui la donne. » )

Prière

Ô Croix dressée sur le monde

1. O Croix dressée sur le monde (bis)

O Croix de Jésus Christ ! (Bis)

Fleuve dont l’eau féconde

Du cœur ouvert a jailli.

Par toi la vie surabonde,

O Croix de Jésus Christ !

2. O Croix sublime folie, (bis)

O Croix de Jésus Christ ! (Bis)

Dieu rend par toi la vie

Et nous rachète à grand prix :

L’amour de Dieu est folie,

O Croix de Jésus Christ !

3. O Croix sagesse suprême, (bis)

O Croix de Jésus Christ ! (Bis)

Le Fils de Dieu lui-même

Jusqu’à sa mort obéit ;

Ton dénuement est extrême,

O Croix de Jésus Christ !

4. O Croix victoire éclatante, (bis)

O Croix de Jésus Christ ! (Bis)

Tu jugeras le monde,

Au jour que Dieu s’est choisi,

Croix à jamais triomphante

O Croix de Jésus Christ !





Prière pour la fin de la pandémie

L’homélie du Pape François

Le Pape François était seul sur la place Saint Pierre ce vendredi soir 27 mars pour un moment de prière et de lecture de la Parole de Dieu. Dans l’homélie, suivie par plusieurs millions de fidèles à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux, François a évoqué les épaisses ténèbres qui se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage. Nous publions le texte intégral de l’homélie du Saint Père.

« Le soir venu » (Mc 4, 35). Ainsi commence l’Evangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.

Il est facile de nous retrouver dans ce récit. Ce qui est difficile, c’est de comprendre le comportement de Jésus. Alors que les disciples sont naturellement inquiets et désespérés, il est à l’arrière, à l’endroit de la barque qui coulera en premier. Et que fait-il ? Malgré tout le bruit, il dort serein, confiant dans le Père – c’est la seule fois où, dans l’Evangile, nous voyons Jésus dormir –. Puis, quand il est réveillé, après avoir calmé le vent et les eaux, il s’adresse aux disciples sur un ton de reproche : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (v. 40).

Supplication au Seigneur pour la guérison d’un monde blessé et souffrant

Cherchons à comprendre. En quoi consiste le manque de foi de la part des disciples, qui s’oppose à la confiance de Jésus ? Ils n’avaient pas cessé de croire en lui. En effet, ils l’invoquent. Mais voyons comment ils l’invoquent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » (v. 38). Cela ne te fait rien : ils pensent que Jésus se désintéresse d’eux, qu’il ne se soucie pas d’eux. Entre nous, dans nos familles, l’une des choses qui fait le plus mal, c’est quand nous nous entendons dire : “Tu ne te soucies pas de moi ?”. C’est une phrase qui blesse et déclenche des tempêtes dans le cœur. Cela aura aussi touché Jésus, car lui, plus que personne, tient à nous. En effet, une fois invoqué, il sauve ses disciples découragés.

La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d’“emballer” et d’oublier ce qui a nourri l’âme de nos peuples, toutes ces tentatives d’anesthésier avec des habitudes apparemment “salvatrices”, incapables de faire appel à nos racines et d’évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l’immunité nécessaire pour affronter l’adversité.

À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères.

« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Seigneur, ce soir, ta Parole nous touche et nous concerne tous. Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons : “Réveille-toi Seigneur !”.

« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Seigneur, tu nous adresses un appel, un appel à la foi qui ne consiste pas tant à croire que tu existes, mais à aller vers toi et à se fier à toi. Durant ce Carême, ton appel urgent résonne : “Convertissez-vous”, « Revenez à moi de tout votre coeur » (Jl 2, 12). Tu nous invites à saisir ce temps d’épreuve comme un temps de choix. Ce n’est pas le temps de ton jugement, mais celui de notre jugement : le temps de choisir ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas. C’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres. Et nous pouvons voir de nombreux compagnons de voyage exemplaires qui, dans cette peur, ont réagi en donnant leur vie. C’est la force agissante de l’Esprit déversée et transformée en courageux et généreux dévouements. C’est la vie de l’Esprit capable de racheter, de valoriser et de montrer comment nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. Face à la souffrance, où se mesure le vrai développement de nos peuples, nous découvrons et nous expérimentons la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insufflent l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la coresponsabilité ! Que de pères, de mères, de grands-pères et de grands-mères, que d’enseignants montrent à nos enfants, par des gestes simples et quotidiens, comment affronter et traverser une crise en réadaptant les habitudes, en levant les regards et en stimulant la prière ! Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous. La prière et le service discret : ce sont nos armes gagnantes !

« Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? ». Le début de la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas autosuffisants ; seuls, nous faisons naufrage : nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs, des étoiles. Invitons Jésus dans les barques de nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas naufrage. Car voici la force de Dieu : orienter vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses tristes. Il apporte la sérénité dans nos tempêtes, car avec Dieu la vie ne meurt jamais.

Le Seigneur nous interpelle et, au milieu de notre tempête, il nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre : par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail : par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance : par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur. Dans l’isolement où nous souffrons du manque d’affections et de rencontres, en faisant l’expérience du manque de beaucoup de choses, écoutons une fois encore l’annonce qui nous sauve : il est ressuscité et vit à nos côtés. Le Seigneur nous exhorte de sa croix à retrouver la vie qui nous attend, à regarder vers ceux qui nous sollicitent, à renforcer, reconnaître et stimuler la grâce qui nous habite. N’éteignons pas la flamme qui faiblit (cf. Is 42, 3) qui ne s’altère jamais, et laissons-la rallumer l’espérance.

Embrasser la croix, c’est trouver le courage d’embrasser toutes les contrariétés du temps présent, en abandonnant un moment notre soif de toute puissance et de possession, pour faire place à la créativité que seul l’Esprit est capable de susciter. C’est trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. Par sa croix, nous avons été sauvés pour accueillir l’espérance et permettre que ce soit elle qui renforce et soutienne toutes les mesures et toutes les pistes possibles qui puissent aider à nous préserver et à sauvegarder. Étreindre le Seigneur pour embrasser l’espérance, voilà la force de la foi, qui libère de la peur et donne de l’espérance.

« Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Chers frères et sœurs, de ce lieu, qui raconte la foi, solide comme le roc, de Pierre, je voudrais ce soir vous confier tous au Seigneur, par l’intercession de la Vierge, salut de son peuple, étoile de la mer dans la tempête. Que, de cette colonnade qui embrasse Rome et le monde, descende sur vous, comme une étreinte consolante, la bénédiction de Dieu. Seigneur, bénis le monde, donne la santé aux corps et le réconfort aux cœurs. Tu nous demandes de ne pas avoir peur. Mais notre foi est faible et nous sommes craintifs. Mais toi, Seigneur, ne nous laisse pas à la merci de la tempête. Redis encore : « N’ayez pas peur » (Mt 28, 5). Et nous, avec Pierre, “nous nous déchargeons sur toi de tous nos soucis, car tu prends soin de nous” (cf. 1P 5, 7).



Lundi 30 mars 2020, 5ème Semaine de Carême

Première lecture (Dn 13, 41c-62 (lecture brève))

En ces jours-là, le peuple venait de condamner à mort Suzanne. Alors elle cria d’une voix forte : « Dieu éternel, toi qui pénètres les secrets, toi qui connais toutes choses avant qu’elles n’arrivent, tu sais qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage. Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait de tout ce que leur méchanceté a imaginé contre moi. » Le Seigneur entendit sa voix. Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, qui se mit à crier d’une voix forte : « Je suis innocent de la mort de cette femme ! » Tout le peuple se tourna vers lui et on lui demanda : « Que signifie cette parole que tu as prononcée ? » Alors, debout au milieu du peuple, il leur dit : « Fils d’Israël, vous êtes donc fous ? Sans interrogatoire, sans recherche de la vérité, vous avez condamné une fille d’Israël. Revenez au tribunal, car ces gens-là ont porté contre elle un faux témoignage. » Tout le peuple revint donc en hâte, et le collège des anciens dit à Daniel : « Viens siéger au milieu de nous et donne-nous des explications, car Dieu a déjà fait de toi un ancien. » Et Daniel leur dit : « Séparez-les bien l’un de l’autre, je vais les interroger. » Quand on les eut séparés, Daniel appela le premier et lui dit : « Toi qui as vieilli dans le mal, tu portes maintenant le poids des péchés que tu as commis autrefois en jugeant injustement : tu condamnais les innocents et tu acquittais les coupables, alors que le Seigneur a dit : “Tu ne feras pas mourir l’innocent et le juste.” Eh bien ! si réellement tu as vu cette femme, dis-nous sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre ? » Il répondit : « Sous un sycomore. » Daniel dit : « Voilà justement un mensonge qui te condamne : l’ange de Dieu a reçu un ordre de Dieu, et il va te mettre à mort. » Daniel le renvoya, fit amener l’autre et lui dit : « Tu es de la race de Canaan et non de Juda ! La beauté t’a dévoyé et le désir a perverti ton cœur. C’est ainsi que vous traitiez les filles d’Israël, et, par crainte, elles se donnaient à vous. Mais une fille de Juda n’a pu consentir à votre crime. Dis-moi donc sous quel arbre tu les as vus se donner l’un à l’autre ? » Il répondit : « Sous un châtaignier. » Daniel lui dit : « Toi aussi, voilà justement un mensonge qui te condamne : l’ange de Dieu attend, l’épée à la main, pour te châtier, et vous faire exterminer. » Alors toute l’assemblée poussa une grande clameur et bénit Dieu qui sauve ceux qui espèrent en lui. Puis elle se retourna contre les deux anciens que Daniel avait convaincus de faux témoignage par leur propre bouche. Conformément à la loi de Moïse, on leur fit subir la peine que leur méchanceté avait imaginée contre leur prochain : on les mit à mort. Et ce jour-là, une vie innocente fut épargnée.

Psaume (22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours. 

Évangile (Jn 8, 1-11)

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

PETIT COMMENTAIRE

La parole de Dieu nous dévoile aujourd’hui combien nous pouvons être promptes à condamner et que par notre condamnation bien souvent nous masquons à nous-mêmes et aux autres nos propres turpitudes ou faiblesses. La parole de Dieu nous révèle aussi que cela nous conduit à blesser voir tuer des innocents.

Face à cette attitude nous voyons Jésus se baisser par deux fois et se redresser par deux fois : Il se baisse pour écrire sur la terre, il se redresse pour dire une parole de vérité.

Contemplons cet abaissement du Seigneur : Dieu s’abaisse pour inscrire sur la terre la parole de Dieu, la parole de Dieu vient se mêler à notre Terre. C’est ce que fait le Fils de Dieu en s’incarnant, c’est ce qu’il fait par sa passion. En s’incarnant Dieu vient parlant aux hommes d’homme à homme comme un mai parle à son ami. Par sa passion, il trace le signe de la croix qui nous révèle comment il répand la miséricorde divine.

Il se redresse : une première fois pour inviter chacun à se mettre en vérité devant Dieu : « celui qui n’a jamais péché… » puis s’abaisse pour laisser chacun à sa conscience. Il se redresse : une seconde fois pour être seul à seul, dans un cœur à cœur, avec la femme pécheresse, consciente de son péché et pour lui apporter la miséricorde divine : « moi non plus je ne te condamne pas, va, et désormais ne pèche plus. »

Dans cet évangile, toute l’histoire du Salut en Jésus-Christ nous est raconté….

Prière

Reprenons, en ce jour, la prière de carême de saint Ephrem :

Seigneur et maître de ma vie,

Ne m’abandonne pas à l’esprit de paresse, de découragement

Et de vain bavardage.

Mais, fais-moi la grâce, à moi, ton serviteur (ta servante),

De l’esprit de chasteté, d’humilité, de patience et de charité.

Oui, Seigneur Roi, accorde-moi de voir mes fautes

Et de pas condamner mon frère.

Toi, qui es béni dans les siècles des siècles. AMEN



Prière à la Vierge Marie en tant d’épreuve et de maladie.

28 mars 2020

Vierge Marie, Mère de Miséricorde,
c’est avec confiance que je tourne
vers Vous mon regard filial.

Je sais et je crois
que vous nous accompagnez dans notre épreuve,
comme vous l’avez fait pour Jésus, votre Fils,
sur le chemin du calvaire.

Quand notre croix sera trop lourde,
aidez-nous à la porter
et à ne pas perdre courage.

Vierge Marie, notre Mère
priez pour tous les malades

Ainsi que pour tous ceux qui les soignent.

Que par votre intercession,
Jésus votre Fils,
nous comble de sa Paix
et nous garde dans l’Espérance. Amen



Samedi 28 mars 2020, 4ème Semaine de Carême de la férie

Première lecture (Jr 11, 18-20)

« Seigneur, tu m’as fait savoir, et maintenant je sais, tu m’as fait voir leurs manœuvres. Moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas qu’ils montaient un complot contre moi. Ils disaient : “Coupons l’arbre à la racine, retranchons-le de la terre des vivants, afin qu’on oublie jusqu’à son nom.” Seigneur de l’univers, toi qui juges avec justice, qui scrutes les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c’est à toi que j’ai remis ma cause. » 

Psaume (7, 2-3, 9bc-10, 11-12a.18b)

Seigneur mon Dieu, tu es mon refuge ! On me poursuit : sauve-moi, délivre-moi ! Sinon ils vont m’égorger, tous ces fauves, me déchirer, sans que personne me délivre. Juge-moi, Seigneur, sur ma justice : mon innocence parle pour moi. Mets fin à la rage des impies, affermis le juste, toi qui scrutes les cœurs et les reins, Dieu, le juste. J’aurai mon bouclier auprès de Dieu, le sauveur des cœurs droits. Dieu juge avec justice ; je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut. 

Évangile (Jn 7, 40-53)

En ce temps-là, Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient : « C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! » D’autres disaient : « C’est lui le Christ ! » Mais d’autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? » C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! » Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! » Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.

PETIT COMMENTAIRE

Hier, la parole de Dieu nous rappelait ce qu’est être juste. Être juste c’est vivre en enfant de Dieu, avoir pour fondement de sa liberté cette relation intime que chacun peut établir avec Dieu le Père. Et nous le pouvons grâce à la foi en Jésus-Christ, le Juste parmi les justes, le Fils de Dieu fait homme et qui donne à tous ceux qui l’ont accueilli et reconnu de devenir enfants de Dieu.

Aujourd’hui, la parole de Dieu nous révèle combien il est difficile d’être accepté et reconnu dans sa dignité d’enfant de Dieu tant que les autres n’en ont pas fait l’expérience. Ainsi le prophète Jérémie est rejeté et incompris pour transmettre la Parole de Dieu. Il aime son peuple mais on le fait taire. Il rêve alors de la revanche de Dieu, celle-ci ne pourra être que conforme à son amour pour ce peuple : ils reconnaitront que Dieu parle à travers son prophète, qu’il est proche d’eux et que leur véritable dignité et liberté c’est d’accueillir et recevoir la Parole de Dieu et de la mettre en pratique.

Jésus, la Parole de Dieu faite chair, faite homme, enseigne depuis le Temple. Il frappe par son enseignement : « personne n’a jamais parlé comme lui. ». Il parle avec autorité et cela impressionne notamment les gardes. Cette autorité trouble car ceux qui l’entendent reconnaissent la vérité qui les rejoint au plus profond d’eux-mêmes, qui vient éclairer et libérer leur vie et la vie des hommes.

Il y’a aussi ceux qui croient savoir et qui sont ceux qui ne veulent pas l’écouter, ils ne sont pas sur l’esplanade pour l’entendre, car eux savent, comme les rois et prêtres de Jérusalem au temps de Jérémie ne voulaient pas entendre le prophète et voulaient le faire taire plutôt que de se convertir.

Aujourd’hui, serons-nous comme les pharisiens, refusant d’accueillir la Parole de Dieu qui fait toutes choses nouvelles, celle qui ne cesse de transformer nos vies pour les ajuster à la réalité du mystère de La Vie ? Refuserons-nous d’entendre ou au contraire laisserons-nous la parole de Dieu nous révéler à nous-mêmes et de nous libérer de toute peur ?

Ce que nous disent la première lecture et le psaume, c’est que le juste n’a peur de rien, pas même celle du rejet de ceux qui l’entourent et cela s’exprime par la conscience que le seigneur sauve les cœurs droits et par des lèvres qui ne cessent jamais de chanter le nom du Seigneur.

Prière (mettre son orgueil dans le Seigneur)

Méditer et prier avec ces deux passages de la parole de Dieu :

« Le Seigneur dit : Ils ont abandonné ma Loi, celle que j’avais mise sous leurs yeux ; ils n’ont pas écouté ma voix, ils n’ont pas marché selon ma Loi ; ils ont marché suivant les penchants de leur cœur endurci, …

Ainsi parle le Seigneur de l’univers : Réfléchissez…

Que nos yeux ruissellent de larmes, que nos paupières soient noyées de pleurs ! …

Car elle monte par nos fenêtres, la Mort, elle pénètre dans nos citadelles, …

Parle ! Voici l’oracle du Seigneur : Des cadavres d’hommes tombent comme du fumier à la surface des champs, comme des gerbes derrière un moissonneur, et personne qui les ramasse.

Ainsi parle le Seigneur : Que le sage ne se vante pas de sa sagesse, que le fort ne se vante pas de sa force, que le riche ne se vante pas de sa richesse.

Mais celui qui se vante, qu’il se vante plutôt de ceci : avoir de l’intelligence pour me connaître, moi, le Seigneur qui exerce sur la terre la fidélité, le droit et la justice. Oui, en cela je me plais – oracle du Seigneur. » (Jérémie 9,12-23)

« Où est-il, le sage ? Où est-il, le scribe ? Où est-il, le raisonneur d’ici-bas ? La sagesse du monde, Dieu ne l’a-t-il pas rendue folle ?

Puisque, en effet, par une disposition de la sagesse de Dieu, le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation de l’Évangile.

Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : … aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu. C’est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes dans le Christ Jésus, lui qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification, rédemption.

Ainsi, comme il est écrit : Celui qui veut être fier, qu’il mette sa fierté dans le Seigneur. » (Saint Paul aux Corinthiens 1,20-31)





Vendredi 27 mars 2020, 4ème Semaine de Carême de la férie

Première lecture (Sg 2, 1a.12-22)

Les impies ne sont pas dans la vérité lorsqu’ils raisonnent ainsi en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa seule présence nous pèse ; car il mène une vie en dehors du commun, sa conduite est étrange. Il nous tient pour des gens douteux, se détourne de nos chemins comme de la boue. Il proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour père. Voyons si ses paroles sont vraies, regardons comment il en sortira. Si le juste est fils de Dieu, Dieu l’assistera, et l’arrachera aux mains de ses adversaires. Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un interviendra pour lui. » C’est ainsi que raisonnent ces gens-là, mais ils s’égarent ; leur méchanceté les a rendus aveugles. Ils ne connaissent pas les secrets de Dieu, ils n’espèrent pas que la sainteté puisse être récompensée, ils n’estiment pas qu’une âme irréprochable puisse être glorifiée.

Psaume (33 (34), 17-18, 19-20, 21.23)

Le Seigneur affronte les méchants pour effacer de la terre leur mémoire. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoisses, il les délivre. Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé. Le Seigneur rachètera ses serviteurs : pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge 

Évangile (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)

En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer. La fête juive des Tentes était proche. Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret. On était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue.

PETIT COMMENTAIRE

La parole de Dieu nous apprend ce qu’est la vraie liberté, celle du juste, celle de l’enfant de Dieu.

Cette liberté Jésus, « le Juste parmi les justes », est venu la révéler aux hommes à travers sa vie et la proclame sur l’esplanade du Temple de Jérusalem.

Le Temple c’est le lieu de la présence de Dieu au milieu de son peuple, le lieu d’adoration par excellence.

Jésus annonce que ce qu’il est il le reçoit de Dieu, Son Père. Seul le Père connait véritablement le fils et le fils vit en envoyé du Père. Le fondement de sa liberté et de son action est dans cette relation intime avec le Père. Rien ni personne ne pourra détourner le fils de sa mission car sa force est dans cette relation avec le Père, de se connaître comme l’envoyé du Père au milieu des hommes.

Jean nous dit que ceux qui l’ont reconnu, qui l’ont accueilli pour ce qu’il est : le fils de Dieu envoyé par le Père pour sauver les hommes, il leur a donné le pouvoir de devenir eux-mêmes enfants de Dieu. Ainsi, Le Juste nous rend justes par la foi et sa liberté, sa force deviennent notre liberté et notre force.

Voilà l’œuvre de Dieu parmi les hommes, celle de nous établir comme enfants de Dieu sur cette Terre, comme les témoins de l’Amour du Père pour tous les hommes. Puissions-nous accueillir davantage ce mystère dans nos vies ces jours-ci et en vivre au milieu de l’épreuve que nous traversons. Cette épreuve ne nous prive pas de notre liberté d’enfants de Dieu ni de la mission que nous avons à vivre au milieu de nos frères, celle de manifester la Tendresse du Père à toutes ses créatures.

Prière

Le bienheureux Charles de Foucauld médite sur la dernière prière de Jésus en Croix : « Père, entre tes mains le remets mon esprit. » (Luc 23,46). Il écrit alors le commentaire suivant : « Seigneur, voici la prière de votre dernier instant. Elle doit devenir la prière de tous nos instants. ». Puis, comme souvent dans ses méditations de l’Evangile, il laisse parler le Seigneur en lui et cela donnera le commentaire qui sera repris et simplifié par une petite sœur de Jésus quelques 30 ans plus tard et deviendra la prière d’abandon :

Mon Père, je m’abandonne à toi,

Fais de moi ce qu’il te plaira.

Quoi que tu fasses de moi, je te remercie,

Je suis prêt à tout, j’accepte tout.

Pourvu que ta volonté

Se fasse en moi et en toutes les créatures,

Je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains ;

Je te la donne mon Dieu

Avec tout l’amour de mon cœur,

Parce que je t’aime,

Et que c’est pour moi un besoin d’amour

De me donner, de me remettre entre tes mains,

 Sans mesure, avec une infinie confiance,

Car tu es mon Père.

Amen.