Fête de Saint Vincent de Paul

25 septembre 2020

27 septembre 2020, Paroisse Saint Vincent de Paul SARTROUVILLE

Né le 24 avril 1581 à POUY (aujourd’hui Saint-Vincent de Paul). Mort le 27 septembre 1660 à Paris

Conférence de Saint Vincent de Paul aux missionnaires de la Charité

Il ne me suffit pas d’aimer Dieu, si mon prochain ne l’aime pas de même.

Notre vocation est d’aller enflammer le cœur des hommes, de faire ce que fit le Fils de Dieu, Lui qui vint porter le feu dans le monde pour l’enflammer de son amour. Que pouvons-nous désirer d’autre sinon qu’il brûle et consume tout ?

Il est donc vrai que je suis envoyé non seulement pour aimer Dieu, mais pour le faire aimer.

Il ne me suffit pas d’aimer Dieu, si mon prochain ne l’aime pas de même. Je dois aimer mon prochain, fait à l’image de Dieu et objet de son amour, et tout faire, pour qu’à leur tour, les hommes aiment leur Créateur qui les reconnaît et les considère comme ses frères, qu’il a sauvés ; et faire en sorte que, par la charité réciproque, ils s’aiment les uns les autres par amour de Dieu, qui les a aimés jusqu’à abandonner à la mort son propre Fils pour eux. C’est cela mon devoir.

Et bien, s’il est vrai que nous sommes appelés à porter au loin et à proximité l’amour de Dieu, que nous devons en enflammer les nations, si notre vocation est d’aller répandre ce feu divin dans le monde entier, s’il en est ainsi, dis-je, s’il en est vraiment ainsi, mes frères, combien me faut-il moi-même brûler de ce feu divin !

Comment donner la charité aux autres, si nous ne l’avons pas entre nous ? Observons si nous l’avons, non pas en général, mais si chacun l’a en soi, s’il l’a à la mesure nécessaire ; parce que si elle n’est brûlante en nous, si nous ne nous aimons pas les uns les autres comme Jésus Christ nous a aimés et si nous n’accomplissons pas d’actes semblables aux siens, comment pourrions-nous espérer diffuser un tel amour sur toute la terre ? Il n’est pas possible de donner ce que l’on n’a pas.

Le devoir de la charité consiste précisément à faire aux autres ce que l’on voudrait raisonnablement qu’ils nous fassent. Est-ce que je fais vraiment pour mon prochain ce que je voudrais qu’il me fasse ?

Observons le Fils de Dieu. Il n’y a que Notre Seigneur, qui soit si épris de l’amour pour les créatures qu’Il a laissé le trône de son Père, pour venir prendre un corps soumis à l’infirmité.

Et pourquoi cela ? Pour établir entre nous, par sa parole et son exemple, la charité du prochain. C’est cet amour qui l’a crucifié et a accompli l’œuvre admirable de notre rédemption.

Si nous avions un peu de cet amour, resterions-nous les bras croisés ? Oh ! non, la charité ne peut pas rester désœuvrée, elle nous pousse à procurer le salut et le soulagement aux autres.

Prière de Saint Vincent de Paul à Jésus

« Ô Dieu Sauveur, je T’en prie, donne-nous l’humilité, Toi qui a toujours cherché la gloire de Ton Père aux dépens de ta propre gloire, aide-nous à renoncer une fois pour toutes à nous complaire en vain dans les succès.

Délivre-nous de l’orgueil caché et du désir que les autres nous estiment. Nous Te supplions, Seigneur miséricordieux, de nous donner l’esprit de pauvreté.

Et si nous devons avoir des biens fais que notre esprit n’en soit pas contaminé, ni la justice blessée, ni nos cœurs embarrassés.

Ô Seigneur, Tu es venu nous apprendre à aimer notre prochain comme nous-mêmes.

Tu nous as montré, par ta vie, que le service des pauvres est préférable à tout. Aide-nous à comprendre que ce n’est point Te quitter que de Te quitter pour eux. Toi qui as voulu être pauvre, Tu te révèles dans les pauvres.

En eux, Seigneur, nous Te rencontrons, en les servant, nous Te servons. Amen. » 

Monsieur Vincent n’oubliera jamais que, quand il était petit, il gardait les porcs dans la campagne landaise. Il en rougissait à l’époque et s’il voulut devenir prêtre, ce fut surtout pour échapper à sa condition paysanne. Plus tard, non seulement il l’assumera, mais il en fera l’un des éléments de sa convivialité avec les pauvres et les humiliés. A 19 ans, c’est chose faite, il monte à Paris parce qu’il ne trouve pas d’établissement qui lui convienne. Le petit pâtre devient curé de Clichy un village des environs de Paris, aumônier de la reine Margot, précepteur dans la grande famille des Gondi. Entre temps, il rencontre Bérulle qui lui fait découvrir ce qu’est la grâce sacerdotale et les devoirs qui s’y rattachent. Il appellera cette rencontre « ma conversion ». 

Il renonce à ses bénéfices, couche sur la paille et ne pense plus qu’à Dieu. Dès lors son poste de précepteur des Gondi lui pèse. Il postule pour une paroisse rurale à Châtillon-les-Dombes et c’est là qu’il retrouve la grande misère spirituelle et physique des campagnes françaises. Sa vocation de champion de la charité s’affermit. Rappelé auprès des Gondi, il accepte et enrichit son expérience comme aumônier des galères dont Monsieur de Gondi est le général. Ami et confident de saint François de Sales, il trouve en lui l’homme de douceur dont Monsieur Vincent a besoin, car son tempérament est celui d’un homme de feu.  Pour les oubliés de la société (malades, galériens, réfugiés, illettrés, enfants trouvés) il fonde successivement les Confréries de Charité, la Congrégation de la Mission (Lazaristes) et avec sainte Louise de Marillac, la Compagnie des Filles de la Charité.

Plus que l’importance de ses fondations, c’est son humilité, sa douceur qui frappe désormais ses contemporains. Auprès de lui chacun se sent des envies de devenir saint.

Il meurt, assis près du feu, en murmurant le secret de sa vie: « Confiance ! Jésus ! ». 

NOMINIS, site de la conférence des Évêques de France